Mondo DERNIER CRI !!
Une internationale sérigrafike
Exposition présentée au MIAM du 8 février au ??? covid shit !!!
Une internationale sérigrafike
Exposition présentée au MIAM du 8 février au 31 janvier 2021.
L’ exposition Mondo Dernier Cri envahit les plateaux du MIAM avec une rétrospective sur 26 ans d’édition Dernier Cri (plus de 400 livres , 200 estampes en sérigraphies, 5 films d’animations….), le tout augmenté d’un panorama subjectif sur certains acteurs internationaux (ateliers, artistes) croisés par Le Dernier Cri durant toute son aventure éditoriale et sérigraphique . En sollicitant des artistes de tous les pays, l’exposition défend la propagation d’ouvrages artisanaux à contenu graphique : l’image y a une place prépondérante, réalisée de a à z, de manière souvent collégiale. D’autre part, ces « undergraphistes » sont généralement en marge du marché de l’art et de la grande distribution éditoriale. Des personnalités se rencontrent à travers les procédés de reproduction, les festivals et autres lieux d’échanges. LE DERNIER CRI 26 ans de suractivation graphike Depuis 1993, Le Dernier Cri s’exprime comme un producteur d’images (livres, affiches, pochettes de disques et films d’animation) en tant qu’imprimeur, éditeur mais aussi médiateur et créateur. Son identité et sa vigueur ont généré cohésion et durée. Autour de l’atelier, l’enthousiasme de cette communauté d’artistes est général et leur production plus qu’exponentielle. LE DERNIER CRI Qu’est-ce que c’est ? Le Dernier Cri est un éditeur d’art qui imprime ses livres et ses affiches en sérigraphie dans son atelier à Marseille, à la Friche Belle de Mai. Le façonnage se fait le plus souvent à la main, dans le respect des traditions artisanales. Les tirages sont limités à une centaine d’exemplaires. L’offset permet toutefois des tirages plus importants de leurs livres entre 500 et 1 000 exemplaires. Dans ce cas, l’impression se fait dans l’imprimerie d’Odile Coulange (toujours à Marseille) : La Platine (label artisan d’art). C’est une association loi de 1901, où le fruit de la vente généré par les livres est redistribué en quasi-totalité pour l’impression de nouveaux ouvrages. « La masse d’argent sale ingurgitée par la vente propagatrice de ces choses est automatiquement ré-engloutie dans l’achat de papier Bois d’arbres morts et autres substances toxiques, colorateuses. » (Pakito Bolino dans la revue Le Dernier Cri n° 10, 1995). Au Dernier Cri, on parle d’« autosuffisance graphique ». C’est l’aventure d’un passionné, d’un artiste-punk, inventeur, agitateur et pirate : Pakito Bolino. Créateur de l’association avec Caroline Sury, il a joué un rôle d’introducteur, publiant tour à tour BlexBolex, Fredox, Daisuke Ichiba, Mike Diana mais aussi des artistes de l’Art singulier comme Raymond Reynaud et de l’Art Brut avec Pascal Leyder. Pakito Bolino prend en charge la direction artistique et cela de manière radicale, car même si les artistes sont libres de leur propos, il ne s’interdit pas d’interpréter la couleur et de dicter ses choix. Les artistes sont payés en livres. Aucun contrat n’est signé, une démarche délibérée afin de réduire toute contrainte. Ils forment un collectif d’artistes internationaux. Une famille de l’underground qui ne correspondra jamais à un seul mouvement artistique. Ce collectif variable s’est réuni tour à tour dans les revues : Le Dernier Cri et Hôpital brut. « La revue a cette forme privilégiée d’expression pure qui manifeste généralement le cœur de la pensée avant-gardiste. » (Daniel Mallerin, Légende du Terrain Vague, 1977) C’est une école souterraine où artistes et graphistes viennent se former à la sérigraphie et à la conception de livres. La nouvelle génération peut y puiser son inspiration et, inversement, Le Dernier Cri reste à la page et continue sans cesse à être inventif. Le Dernier Cri manifeste un intérêt pénétrant pour la création vivante et en marge. Le Dernier Cri produit aussi des films d’animation : Le Dernier Cri en 1997 ; Hôpital brut en 1999 ; Les Religions sauvages en 2006 et enfin MONDO DC en 2018. Depuis toujours, l’éditeur montre des œuvres dans des expositions, des galeries et des festivals. Il s’engage à mettre en avant des artistes internationaux singuliers et virulents. Petit panel des expositions à travers le monde entier : Etats-Unis (Los Angeles, New York, San Francisco, Chicago), au Mexique (Mexico, Oaxaca, …), en Bolivie (La Paz), au Chili (Santiago), en Finlande (Helsinki), au Japon (Tokyo, Hiroshima, …), en Slovénie, aux Pays-Bas (Amsterdam), Roumanie (Bucarest), Italie (Rome), Turquie (Izmir), Portugal (Lisbonne), Grande-Bretagne (Londres), Canada (Montréal), Allemagne (Berlin), Belgique (Bruxelles), Espagne (Barcelone), Russie (Moscou), Serbie. Agents perturbateurs Le Dernier Cri se démarque par une succession d’électrochocs visuels illuminés grâce à la sérigraphie. Cette technique permet la reproduction d’images via la superposition successive de couches de couleurs sur une feuille à l’aide d’écrans et de films exposés à la lumière. Elle laisse libre court à des œuvres à la fois spontanées et sérielles, conservant une qualité artisanale avec une force primordiale donnée au travail de la couleur. Il s’apparente à la pratique du graphzine. Ce terme désigne les ouvrages artisanaux à contenu graphique qui dérivent de la famille des fanzines : l’image y a une place prépondérante ; réalisés de a à z, de manière souvent collégiale, à partir de papiers spéciaux et de techniques mixtes (photocopie, sérigraphie ou offset). L’univers graphique ici décrit est souterrain et encore peu connu par le grand public. D’autre part, ces « undergraphistes » sont généralement en marge du marché de l’art contemporain. Depuis la fin des années 1970, les éditions se succèdent, les revues circulent et se multiplient (Bazooka, Toi et moi pour toujours, Elles Sont de Sortie, Sortez la Chienne, Le Dernier Cri…). Des personnalités se rencontrent à travers les procédés de reproduction, les festivals et autres lieux d’échanges comme certaines librairies spécialisées (historiquement Un Regard Moderne à Paris). Le Dernier Cri fait partie de la small press puisqu’il fonctionne en marge des grands circuits éditoriaux classiques en s’auto distribuant et en envoyant ses livres directement à l’acheteur ou à un petit nombre de diffuseurs. Il fabrique et tire des livres à peu d’exemplaires mais n’a de cesse de produire. Ainsi plus d’une dizaine de nouveautés sont chaque année au catalogue. Les livres ne sont jamais réédités, même victimes de leur succès. Ces livres sont à bien des égards le miroir de générations vives et contestataires qui provoquent l’attention sur des sujets intemporels tels que la mort, le sexe, la religion, et la violence de notre société. Leur prise de risque et leur vitalité « kamikaze » s’expriment à travers leurs choix (thématiques et visuels) et une liberté prise contre une censure bien-pensante. On ne craint pas d’y heurter certaines morales. Soyez avertis.