“ Mais il restait surtout, bien avancé, le numéro 10 de Peltex, qui devait s’intituler « danses macabres ».C’était un joli projet, une quarantaine de planches pour la plupart en couleur, au format 30 x 30 (l’idée, c’était un format 33 T à accompagner d’un vinyle), la plupart des œuvres devant être sérigraphiées, Tout était presque prêt, même les musiques, il n’y avait plus qu’à trouver l’éditeur, c’est à dire un brave artiste/sérigraphe prêt à nous sortir ça pour pas trop cher. Un Pakito Bolino alsacien quoi.Je n’ai pas trouvé cette perle.
Peltex n°10 Danses Macabres resta dans les cartons. Le disque 33 tours qui devait l’accompagner sortit quand même sous forme de cassette audio, grâce à l’énergie de Jérôme Roemer et de son label Headkleaner.
Le temps passa. Forcément, régulièrement, le carton à dessin ressortait, et, devant la qualité et le travail déjà réalisé, j’éprouvais un vif, de plus en plus vif, sentiment de regret. De remord aussi. L’impression de n’avoir pas été à la hauteur des attentes des dessinateurs. D’avoir trahi.
Dans le carton, il y avait un magnifique dessin de Y5P5, prévu pour une sérigraphie en 4 couleurs. Un autre de Lombardi, son ami de l’époque, mort depuis. D’autres oeuvres, de Bruno Charpentier des ZUT Productions (nos frères d’armes !), des frères Poincelet, De Pakito, de Françoise Duvivier, de Makhno Masaï, du Tiger Group.
Et voilà. Un projet ancien, jamais abandonné, une idée tournée au fil des ans de mille manières dans une tête fatiguée, et tout d’un coup une dernière illumination, après avoir rencontré sur les étagères de la librairie du MAMS les magnifiques éditions du Dernier Cri. S’il n’en reste qu’un, qui soit capable de s’intéresser à ces oeuvres inédites et j’espère d’en faire quelque chose d’intéressant, ce sera l’éditeur-artiste de cette maison d’édition (on peut dire « maison d’édition ?)
Alors, mon cher Pakito, je te balance le vieux bébé graphique dans les bras ! “
extrait de lettre de Dominique Leblanc—